dimanche 24 février 2013

Pur Sang Bugatti et l'Argentine

Nouveau sujet sur les voitures anciennes que sont les Bugatti. Je sais que vous allez vous demander qu'elle est la relation entre Bugatti et l'Argentine? L'Alsace versus l'Argentine? Le Bretzel versus l'Alfajores?

Détrompez-vous car il existe deux petites relations entre Bugatti et le pays des Gaucho: La première est que les Bugatti ont été importées en Argentine et que de nombreux coureurs ont fait la gloire de cette marque dans ce pays et qu'il existe aujourd'hui une compagnie, Pur Sang, qui reproduit des répliques exactes de ces voitures dans le moindre detail.

J'ai découvert par hasard le nom de cette compagnie par l’intermédiaire de Jay Leno (célèbre animateur d’émissions aux États-Unis et fanatique de voitures anciennes). Elle reproduit des répliques de célèbres voitures comme les Bugatti, Alfa Romeo, Maseratti, Mercedes et de certains marques de moto comme la marque Indian. J'en parle plus bas dans mon article.



Clin d’œil aussi au défunt père de ma tante, France, qui était une passionné de Bugatti et qui a travaillé comme mécanicien sur ces bolides bleus en Alsace.

Sommaire historique et rapide de Bugatti

Les automobiles Bugatti ont été fondées en 1909 à Molsheim (joli village qui se trouve en Alsace) par le milanais Ettore Bugatti qui deviendra un grand constructeur français qui fabriqua des voitures très performantes et avec un design à vous couper le souffle pour cette époque.

Le seigneur de Molsheim
La mort d'Ettore Bugatti en 1947 s'est avérée être plus ou moins fatale pour la marque mythique car il n'y avait plus de successeur à la tête de la fabrique étant donné que son fils, Jean Bugatti, décéda dans un accident en testant une voiture le 11 août 1939. La société luttera financièrement pour éviter de tomber en faillite et le dernier modèle Bugatti sortira dans les années 50. La compagnie fermera ses portes en 1952 et le nom sera rachetée par le groupe industriel Volkswagen.

La compagnie était connue pour le niveau de détail de son ingénierie dans ses bolides légendaires ainsi que le design et la conception des différents modèles. Ettore Bugatti avait la fibre artistique car son père, Carlo Buggati était un grand designer de bijoux et de meubles d'art nouveau. Les Bugatti furent des terreurs dans les premières courses automobiles. Le succès de la compagnie a culminé avec le conducteur Jean-Pierre Wimille qui gagna les 24 heures du Mans deux fois (en 1937 avec Robert Benoist et en 1939 avec Pierre Veyron). JP Wimille qui décédera en janvier 1949 dans un virage du circuit de Palermo à Buenos Aires.

Des Bugatti mythiques comme la Type 35, la Type 41 ''Royale, la Type 57 ''Atlantic (une de mes préférées - photo ci-dessous), la Type 55, etc.


Histoire de Bugatti en Argentine

Une mise au point: Les argentins comme la plupart des pays d’Amérique du Sud (Uruguay, Chili, Pérou, Brésil, etc) sont des fanatiques mais vraiment des fanatiques de voitures anciennes et de voitures de course! C'est pour cela que vous trouverez de nombreux musées plus ou moins grands de vieilles voitures un peu partout dans ces pays et vous en verrez souvent sur les routes du pays.

Cependant les Bugatti ont surtout été populaires en Argentine avec les T35 et T37 qui se battront contre les rivales de toujours, c'est à dire les célèbres flèches rouges que sont les Alfa Romeo et dans une moindre mesure contre des voitures américaines. On avance le nombre de soixante Bugatti qui seront importées en Argentine dès le début des années 1925 par le concessionnaire Luis Tirasso & Cía. La plupart des voitures venaient de l'importateur officiel du Brésil, Matarazzo & Cía et certaines de Molsheim directement.


Des coureurs automobiles comme Ernesto Bossola (photo ci-dessous) victorieux en 1926 de la course Cordoba Audax sur 500 kms de routes accidentées et qu'il a complété à une moyenne de 144 km/h! Il n'y avait pas qu'un Fangio!


En 1923, les argentins iront même jusqu'à enregistrer cinq Bugatti au 500 milles d'Indianapolis aux États-Unis sous les couleurs de l'Argentine. Aventure menée par le pilote Martín (Macoco) de Alzaga Unzué (photo ci-dessous). Trois des voitures furent achetées par De Alzaga lui-même dont les autres coureurs furent Raúl Riganti (ARG) et Pierre de Vizcaya (FR). Les voitures ne finiront pas la course à son grand regret.


Le copilote essaye de gober des mouches..... ;)
T35 conduite par Alberto Salcedo en 1927 au 500 Milles Argentinas
Une bataille entre Bugatti et Alfa Romeo de tous les instants mais surtout contre Juan Manuel Fangio, un autre grand coureur argentin qui a couru un tout petit peu avec la marque rouge comme la photo ci-dessous (qui roulera par la suite pour Maserati et Mercedes surtout).


Un autre grand coureur sur Bugatti fut Jorge Perin (photo ci-dessous) qui roulait sur une Bugatti T35C. Les Bugatti gagnèrent les courses les plus importantes en Argentine entre les années 1926 et 1936. On trouve un autre coureur automobile argentin sur Bugatti T35 qui fut Eric Forrest Greene (autour des années 1930).


Petite anecdote de la photo ci-dessous: Le zoo de Buenos Aires acheta vingt-trois Bugatti directement de l'usine de Molsheim. Pas des voitures à l’échelle 1 mais des miniatures T52  pour les enfants (regardez le banc versus la taille des voitures). C’était des petites voitures qui étaient louées et conduites par des enfants (chanceux) jusqu'en 1942. Je pense qu'il devait avoir des pères de famille qui devaient crever de jalousie de ne pas rentrer dans le cockpit de la voiture.


Les voitures Bugatti peuvent être aperçu assez régulièrement dans les différents événements ou shows de voitures à Buenos Aires ou dans les grandes villes de ce pays.

Bugatti Type 57 Ventoux
Un exemplaire rare de la T57 (1935) qui fut fabriquée pour un capitaine de l’armée anglaise
D'autres Bugatti exposées dans un rassemblement de voitures classiques
La compagnie Pur Sang

Il y a vingt ans, la compagnie Pur Sang qui se trouve à Paraná (province d'Entre Ríos) a ouvert ses ateliers dans le but de reproduire des voitures qui deviendront de vrais articles de collectionneurs. Le directeur de cette compagnie est Jorge Anadón et a construit sa première réplique de sa Bugatti T35 dans son salon! Vu le succès de la voiture, une fois en dehors du salon, et surtout vu le nombre de commandes faites pas ses amis ou voisins, il lui est venu l’idée de monter une société afin de fabriquer ces voitures.


Une conception et une construction fidèle en tout point de vue de la voiture originale tant dans l'exactitude de la technique que la perspective noble de l'art de la carrosserie. Tout est produit sur place de façon traditionnelle et construit par des artisans qui respectent les normes les plus strictes. On fabrique sur place les enjoliveurs, le cadre de la voiture, les radiateurs, le châssis, les pneus...Bref tout pour l'unique raison qu'il est interdit d'importer des pièces de l’extérieur du pays. Il y a environ 100 personnes qui travaillent dans cette société et qui représentent tous les corps de métiers d'artisan. Les modèles les plus demandes sont la Type 35 Grand Prix et la type 43 Grand Sport.
Ci-dessus, fabrication des radiateurs
Une construction de façon tellement traditionnelle que même Ettore Bugatti aurait approuvé car c'est comme cela qu'il les a construit. Un des ingénieurs qui surveillent la production et les commandes spéciales est Jack Forrest Greene (le fils d’Éric Forest Greene) qui a apporté énormément d’expérience. Malgré que le nom soit typiquement anglais, il est argentin et fut un coureur automobile dans les années 1960. Il a fait ses classes d’ingénieur chez Rolls-Royce, cette fois-ci, en Angleterre.

Deux beaux modèles de Bugatti construit dans l'usine
L'usine comprend un bureau de design, un atelier de montage de moteur, un atelier de carrosserie, un magasin pour les pièces de rechange, un atelier de peinture, etc. Si vous avez un modèle de voiture spéciale que vous voulez avoir, ils pourront relever le défi de la fabriquer car ils l'ont prouvé dans le passé mais il faudra allonger l'argent car ce n'est pas donné. Mais comparé au prix d'une vraie Bugatti, leurs prix sont riquiqui.

Évidement, les puristes Bugatti vous diront que ces voitures ne valent rien car ce sont uniquement des répliques. Mais je me dis que si ces voitures n'avaient pas été reconstituées comme leurs ancêtres, plus personne n'aurait eu accès à ce patrimoine. Les propriétaires des modèles originaux de nos jours ne courent pas, parce qu'ils ne veulent pas prendre le risque de casser et d'être obligés de remplacer une pièce originale par une qui ne le sera plus.

Ne pas oublier aussi que pendant la Seconde Guerre mondiale, les propriétaires des Bugatti les ont démontées et enterrées pour ne pas se les faire réquisitionner par les Allemands. Après-guerre, les passionnés se sont lancé dans l'assemblage de puzzles de Bugatti avec les pièces redécouvertes à droite ou à gauche. Elles sont appelées "les Fifty". Donc, les originales cent pour cent ne se trouvent pas comme cela.
Un T35 construite par Pur Sang
Voici l'essai de Jay Leno (en anglais) de la T35 de Pur Sang avec présentation de la compagnie, du modèle et de l'essai de ce bolide.



Mais je faire une entorse à Bugatti en ajoutant sa grande rivale, l'Alfa Romeo 8C 2300 Monza (1932) car elle est construite comme réplique aussi par Pur Sang mais le bruit du moteur durant l'essai est hallucinant.



Et voila notre histoire Bugatti qui s’arrête là.

A bientôt

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